lettre à la direction de L ESAD

Mesdames, Messieurs

Il suffit de lire les programmes de nos candidats pour constater que la culture a quasiment disparu de nos préoccupations. Faut-il s'en satisfaire ? Certainement pas ! Pourtant ceux qui parmi nous devrait défendre nos écoles semblent les valets de nos élus et donnent l'impression de défendre avant tout leurs carrières personnelles.

Triste constat.

En 2011, l'École supérieure d'art et design Grenoble/Valence devient un EPCC (établissement public de coopération culturelle) et acquiert par la même son autonomie financière. Autonomie toute relative puisque son budget reste assujetti aux subventions des différents partenaires publics (DRAC, Région, Département de l'Isère et de la Drôme et les métropoles de Grenoble et de Valence). Ce faisant, les écoles perdent dans la foulée les accès et les recours aux différents services municipaux, ce qui entraîne de nouvelles dépenses mal anticipées.

En 2014 lorsque Grenoble élit un nouveau maire vert à sa tête, les espoirs d'une culture partagée sont vite douchés, le slogan tenant lieu de programme culturel : « l'art pour tous » est un peu court comme politique culturelle, mais ça tombe bien, c'est exactement ce que nous faisons au sein des Ateliers tous publics !

Cette nouvelle mairie se dépêche pourtant, de se débarrasser de la gestion de cet équipement pour la donner à la Métro qui n'a bien sûr pas les compétences culturelles dans sa manche.

Pourtant, l'école d'art de Grenoble et son maire ont quelques arguments à faire valoir avec les Ateliers tous publics : près de 900 inscrits à l'année, une des écoles les plus importantes de France (après Paris et Biarritz/Bayonne/Anglet) et un dispositif qui promeut l'art pour tous avec des tarifs défiants toute concurrence. Insuffisant, semble-t-il ?

Depuis, l'école supérieure d'art et design de Grenoble, mais ce n'est pas la seule, semble avoir comme seul objectif une forme de rentabilité. Qu'est-ce que le terme rentable recouvre dans la réalité d'une école d'art ? Une performance dans la professionnalisation de ses étudiants ? Une rentabilité des cours amateurs à l'image des ateliers privés ? Une interrogation sous le terme de la rentabilité de la pédagogie ne fait preuve que d'une vision à court terme.

Une vision toujours à court terme et comptable des pédagogies.

Avec le décès de Yves-René Deshairs, enseignant de longue date aux ateliers tout public, un poste se libère.

Le choix de reconduire Johann Rivat, remplaçant d'Yves-René, n'est pas envisagé malgré ses compétences et son investissement auprès des personnes inscrites. Encore une occasion de faire des économies !

Le cas de Vincent Brunet est à ce titre exemplaire :

Nous avons la chance d'avoir un enseignant de gravure de qualité, dont les cours sont pleins, mais qui occupe un poste de vacataire depuis six années déjà. L'école pourrait envisager de basculer le poste vacataire de V. Brunet en poste titulaire. Les économies sont réelles : un poste à 12h hebdomadaires au lieu de 18h (Y. R. Deshairs) et l'école n'a plus à payer un vacataire. Mais ce n'est pas suffisant semble-t-il ?

Vision à court terme puisque dans la perspective de garder les compétences de Vincent Brunet au sein de l'école, nous pourrions utiliser des salles dédiées, avec le matériel de gravure particulier et spécialisé (que va devenir tout ce matériel ?) et avoir un acteur potentiel d'une transversalité entre public amateur et étudiants du supérieur qui pourraient également bénéficier du savoir-faire reconnu dans toute la région de V. Brunet. En sachant que le supérieur ne possède aucun enseignant dans cette discipline.

Avec l'éviction de Pascal Sarrazin, lui aussi vacataire depuis de nombreuses années, enseignant la photographie argentique, l'école perd encore une compétence ! Quid du laboratoire photographique ? Ah ben ça tombe bien, il est utilisé par Vincent Brunet pour les cours de photogravures. Mince ! Il n'est plus là non plus l'année prochaine !

Encore une salle vacante... À défaut d'avoir des financements pour des enseignants, nous avons un luxe incroyable d'espace non utilisé.

Avec le non remplacement de Yves René Deshairs, l'école enregistre également la disparition des cours d'aquarelle, en plus de la photo et de la gravure. 

A qui le tour ?

Aucune ligne pédagogique claire nous a été annoncée. Il n'y a pas de choix fort qui nous permettrait de nous projeter vers une action ciblée, cohérente et pertinente vers nos publics.

Pardon, nous corrigeons, le seul choix clair qui nous est proposé, la seule direction qui motive ces décisions sont les économies immédiates que l'on peut faire. La seule idée qui nous étreint de façon violente est la disparition progressive et programmée des Ateliers tous Publics.

Dans l'indifférence générale, nos écoles se meurent, dans un silence assourdissant !! Nos ateliers avec !

Le corps enseignant des Ateliers tout public de l'Esad Grenoble

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